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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 23:17
Le grand retour du mérou sur les rivages azuréens
Publié le samedi 03 septembre 2011 à 09H45
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Vingt mérous en 1986 sur l’ensemble de l’espèce protégé de Port-Cros dans le Var, 600àce jour. Six en 1975 dans la réserve corse de Scandola, plus de 600 aujourd’hui.
Ces statistiques illustrent le grand retour sur nos côtes de l’emblématique poisson, le plus gros de la Méditerranée en dehors du requin.
Le mérou est connu pour son indolence, sa façon de regarder le plongeur et de donner l’impression d’engager avec lui une relation. Il a également la réputation d’être un marqueur de la qualité et de la richesse des milieux marins. « Ce carnivore, se nourrissant de crustacés, de poulpes et de petits poissons, est au sommet de la chaîne alimentaire, explique Patrice Francour, professeur d’écologie à la Faculté des sciences de Nice. Sa présence atteste que le milieu est suffisamment riche pour maintenir des populations constituant son gardemanger. »

Il a failli disparaître

Victime de la pêche et plus encore de la chasse sousmarine, il a cependant failli disparaître dans les années 1970-1980. « L’espèce était devenue si rare qu’elle était uniquement visible dans les espaces protégés », se souvient le professeur.
À l’initiative du Groupe d’études sur le mérou, le GEM, dont le scientifique fait partie, un premier moratoire a été pris en 1993, avant d’être renouvelé tous les cinq ans. Il a d’abord interdit la chasse sous-marine, puis toute forme de pêche. Dix-huit ans plus tard, les résultats sont là.
« Faute de comptages dans les Alpes-Maritimes, on ne peut avancer de chiffres, indique Patrice Francour. Mais si l’augmentation est plus lente que dans les aires protégées, à cause notamment du braconnage, elle est significative… »

Le moratoire nécessaire

L’actuel moratoire sera-t-il prorogé en 2013? « Il ne devrait pas y avoir d’opposition, contrairement à ce qui s’est passé lors du premier renouvellement en 1997, avance le scientifique, tant les mentalités ont changé.
Les pêcheurs soutiennent désormais notre action. Les plongeurs plus encore, qui sous l’eau veulent absolument rencontrer un mérou. Vivant, celui-ci rapporte plus que mort. Car si la chair, excellente, peut atteindre au marché clandestin 30 euros le kilo, l’espèce génère beaucoup plus d’argent par le biais des plongées, chacune d’entre elles étant facturée a minima 50 euros. »
Et si le moratoire était, malgré tout, abandonné? « Ce serait une catastrophe. Très vulnérable à la prédation de l’homme, le mérou présente un faible taux de reproduction. Selon une simulation mathématique effectuée par notre équipe, six mois de chasse sous-marine suffiraient à anéantir près de vingt ans de protection… »

 

 

nicematin

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